Avant la métamorphose, la chrysalide détient déjà en puissance tout ce qu’elle va devenir. Phénomène répandu dans la nature, d’une saison à l’autre, d’une époque à une autre, le passage d’une forme primordiale à une nouvelle exprime ce que la première contenait déjà en germe. La métamorphose est comme une nouvelle éclosion, la transformation surprend, mais elle invite surtout à porter un regard neuf sur la forme première, en connaissance de ce qu’elle a pu engendrer.

Placé sous le signe de la métamorphose, le programme de cette 27^ème édition du festival nous invite à renouveler notre écoute d’œuvres primordiales, à les appréhender à l’aune des nouvelles formes dont elles ont su inspirer l’écriture et l’interprétation. Entre le fondement et les multiples devenirs possibles, l’énergie artistique s’épanouit, même des siècles plus tard. Tel est le destin des chefs-d’œuvres et des génies qui, en tant que source inépuisable d’influence, de transposition, de transformation, de dialogue ou même d’opposition, ne cessent d’insuffler la force créatrice à leurs successeurs, jusqu’aux compositeurs et interprètes contemporains d’exception que nous écouterons ensemble.

Le Festival Baroque, quant à lui, connaît cette année un changement de présidence. Que mon prédécesseur, Fabrice Deverly, soit ici remercié pour son implication passée et présente. Mais bravant tout mouvement,  le Festival Baroque demeure fidèle à sa vocation première, celle de créer des rencontres musicales, des découvertes exaltantes comme d’heureuses retrouvailles, en alliant malicieusement causeries, balades et concerts, le tout en itinérance dans des lieux de choix au Pays du Mont-Blanc.

Bon festival !